J’ai toujours été frappée par les récits de ces héroïnes et héros « ordinaires » qui ont sauvé des gens en perdant eux-mêmes la vie.
Donner sa vie, mourir pour quelqu’un que parfois on ne connaît même pas.
Est-ce que j’en serais capable ?
On dit souvent qu’on se révèle dans les moments de crise, qu’avant ça, on ne sait pas.
Et qu’est-ce qui se passe dans la tête de celles et ceux qui restent ? De celles et ceux qui ont été sauvé.es, mais aussi des personnes de la famille de ces héros et héroïnes, voient-elles dans les miraculé.es un prolongement de leur disparu.e ?
J’ai toujours été fascinée aussi par les histoires de greffé.es, qui racontent qu’iels se sentent différent.e.s, depuis que vivent en eux le cœur ou le foie d’un.e inconnu.e.
Quelle part des mort.es restent dans ces vivant.es, dans ces nouvellement né.es, est-ce une cohabitation, est-ce que les vies se superposent ?
Dans son livre Au bonheur des morts , Vinciane Despret raconte que Rose Marie, mère d’un jeune homme qui est mort noyé à 19 ans, aime dire que son fils a sauvé la vie de six personnes avec son foie, ses poumons, ses reins et deux valves de son cœur.
L’autrice et comédienne Charlotte Valandrey, greffée du cœur, vit une métamorphose de personnalité : ses goûts ont changé, elle aime le vin et les babas au rhum, rêve de souvenirs qui ne sont pas les siens, elle parle d’un « supplément de biographie pour celle qui lui a sauvé la vie ».
Ton cœur dans ma poitrine est un spectacle sur celles et ceux qui restent et qui vont vivre en ayant avec elles, avec eux pour toujours, un petit bout d’un être disparu.
Celles et ceux qui vont vivre avec ce cadeau étrange, énorme : avoir été sauvé.es par quelqu’un qu’iels ne rencontreront jamais…
SYNOPSIS
Au plateau, une femme interroge un homme : est-ce qu’il serait prêt à sauver d’autres gens au péril de sa vie ? Dans quelles circonstances ? Ou bien attendrait-il que d’autres le fassent ? Et s’il était le seul sur place ? Est-ce qu’il sauverait plus volontiers un enfant qu’un adulte ? Les questions s’enchaînent et s’intensifient, l’homme se met au piano, et la protagoniste va plonger dans un récit en musique, alternant témoignages et réflexions personnelles. Il sera question de sauveteurs et de miraculés, de morts tragiques et de renaissances, de donneurs et de greffés, de vie et de mort, de courage et de cerveaux, de réflexes et de résurgences. D’étranges silhouettes muettes viendront hanter le plateau, interrompre, confronter, faisant écho à toutes les figures et histoires anonymes évoquées.

L’EQUIPE
MARIE LECOMTE : concept, écriture, mise en scène et jeu
DISTRIBUTION EN COURS : un.e deuxième comédien.ne ou un.e danseur.danseuse
ERIC BRIBOSIA et YANNICK DUPONT : composition musicale.
ERIC BRIBOSIA sera également musicien en live au plateau.
MARIE HENRY : dramaturgie et œil extérieur.
ALICE DE CAT : création lumière.
BENOIT PELE : direction technique, création et régie son.
JOHANNE PASTOR : assistanat à la mise en scène.
ENO KROJANKER : œil extérieur.
JULIE LEYDER : costumes.
LORENZO DE ANGELIS : travail chorégraphique.
FIORELLA LECOUTEUX : production et administration.
ANNABELLE KIHOULOU : diffusion.
EN COURS: Scénographie.
EN COURS : Régie lumière.
LA PRODUCTION
Producteur délégué: Rien de Spécial asbl.
Avec l'aide de la Fédération Wallonie Bruxelles, service du théâtre
Le projet verra le jour en 26/27 ou 27/28.
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